Je suis née à Détroit dans le Michigan, le 11 novembre 1997. Ma mère n'était alors âgée que de dix-huit ans. Et comme si élever une enfant seule à cet âge-là ne suffisait pas, je ne suis pas venue seule au monde, mais avec une jumelle, ma moitié. La naissance de son enfant devrait être le jour le plus beau pour une mère, mais pour la nôtre, je crois que le rêve a vite viré au cauchemar. Tout ce que je connais de mon enfance, on me l'a raconté. Ainsi, j'ai appris que ma mère nous avait abandonnée, un mois après notre naissance, prétextant auprès de notre père qu'elle n'était pas capable de nous élever. Pendant longtemps je lui en ai voulu, mais le temps m'aura permis de comprendre son choix et de l'accepter. Je ne sais pas comment j'aurais réagi à sa place et même si l'amour d'une mère est irremplaçable, Rosy et moi n'avons jamais manqué de rien.  Nous avons été chouchoutée, considérée comme de véritables princesses par notre père, mais on le lui rendait plutôt bien, enfin je crois.  Évidemment, comme tous les enfants, nous avons fait des bêtises durant notre jeune âge et même si je n'ai aucun souvenir de ce jour-là, j'ai l'impression de revoir la tête de notre père quand il a découvert que nous avions passée notre après-midi à redécorer au feutre la porte de notre chambre. Nous devions avoir quatre ans tout au plus. Mais dans mes souvenirs, nous étions plutôt sages comme des images, de vraies parfaites petites filles. Et il a eu énormément de chance. Parce que même si avoir des jumelles est synonyme de double bonheur, ça peut parfois vite se transformer en double terreur.

En plus d'être un père formidable, c'est lui qui m'a transmis ou plutôt nous a transmis, notre passion pour Disney. Il faut dire qu'avec un père doubleur, difficile de passer à côté. Il est vrai qu'au début, j'avais énormément de mal à comprendre comment un personnage de dessin-animé pouvait avoir la voix de mon paternel, pour une gosse, c'est assez étonnant. Mais petit à petit, j'ai fini par comprendre et ces personnages qui restent souvent en second plan sont devenus mes héros. Je n'étais pas la petite fille qui admirait les princesses ou qui souhaitait se marier avec les princes tous plus charmant les uns que les autres, non, moi j'avais une net préférence pour les méchants, ceux qu'on déteste et qui, au final, nous laisse très souvent indifférents. J'avais conscience que je pensais différemment des enfants de mon âge et que mes idées ne plaisaient pas à tout le monde, mais j'arrivais à passer outre et de toute façon, je n'avais pas besoin d'amis. J'avais ma sœur et ça me suffisait amplement.

J'ai toujours pensé qu'avoir une jumelle valait tous les amis du monde, qu'à deux nous étions plus fortes. Mais parfois, il ne suffit de pas grand-chose pour que cette force devienne une faiblesse. Et je l'ai compris l'année de mes seize ans. Le lycée m'avait toujours paru être un endroit sombre et rempli de mesquineries, mais j'étais loin de me douter que j'étais aussi proche de la vérité. Rosy avait des amis, moi ? je me contentais de chercher ma place parmi-eux sans jamais vraiment la trouver. Ce n'était pas de leur faute, mais de la mienne. Malgré tous les premiers pas qu'ils ont pu faire et les mains qu'ils me tendaient, je n'ai jamais su saisir ma chance alors un jour, ils ont arrêté. Pour ne pas inquiéter ma jumelle ou pire encore, inquiéter mon père, je souriais, je faisais semblant d'aller bien et d'avoir trouvé ma place. Mais un soir, tout a basculé.
Nous étions à une soirée avec Rosy, évidemment, papa avait répété un nombre incalculable de fois les mêmes avertissements ; pas d'alcool et certainement pas de substances illicites. Nous connaissions le refrain et quant bien même il aurait s’agit du cas inverse, jamais ça nous aurait traversé l'esprit de boire à nous rendre malade ou de toucher à un soupçon de drogue. Malheureusement, il ne faut jamais dire jamais. Tout s'est passé très vite, il n'a fallu qu'un centième de seconde pour qu'un camarade de notre classe laisse tomber dans mon verre un petit cachet. N'ayant rien vu, j'ai porté mon verre de jus de fruit à ma bouche et ai bu son contenu sans me soucier de rien. Quand Rosy a compris pourquoi tout le monde ricanait en me montrant du doigt, il était déjà trop tard. Il ne s'est rien passé de plus cette soirée-là. Je n'ai pas fait des choses que j'aurais pu regretter. Je n'en ai pas eu le temps. Ma jumelle m'a ramené à la maison sans tarder et aujourd'hui encore, je me demande comment elle a fait pour éviter toutes les questions de notre père. Mais si seulement cette histoire avait pu s'arrêter là. Le retour au lycée ne s'est pas passé comme prévu. Tous les élèves étaient au courant de la soirée du week-end et les rumeurs à mon sujet allaient bon train. J'étais passée de la petite fille insignifiante, à une paria, la traînée du lycée. Je n'ai jamais su tout ce qui se disait sur moi, ma jumelle se débrouillait pour me cacher la plupart des choses. Papa non plus n'a jamais su et j'espère qu'il ne le saura jamais.

Suite à ce harcèlement qui aura duré jusqu'à la fin de ma scolarité, je me suis renfermée sur moi-même, je me suis créée ma propre bulle. C'est pendant cette période que j'ai commencé le dessin, mais aussi que j'ai commencé à écrire. J'avais besoin de coucher sur le papier tout ce que je ressentais, toutes les choses que je taisais et que je ne pouvais pas dire. On dit souvent que l'écriture est la meilleure des thérapies et je pense pouvoir confirmer cette hypothèse. Un soir, j'ai décidé de raconter mon histoire. Sur un coup de tête, j'ai créé un blog anonyme et j'ai commencé à narrer les événements importants de ma vie. Romy avait laissé place à Anna. Rosy n'était plus ma jumelle, mais ma grande-sœur. Au début, personne ne s'intéressait à ce que j'écrivais, mais le jour où j'ai commencé a expliquer ce que je subissais tous les jours à l'école et pourquoi, des centaines de commentaires de soutiens ont commencé à pleuvoir. Moi qui m'étais toujours senti fautive et responsable de ce qui m'arrivait, j'ai compris que je n'avais rien mérité de tout ça.

Aujourd'hui, le passé est loin derrière moi et j'ai définitivement tourné la page. Mon histoire est toujours visible sur internet, mais j'ai posé un point à ce chapitre de ma vie. Si ce blog est toujours en ligne, c'est pour espérer qu'un jour, il aidera des adolescents ayant rencontré les mêmes problèmes que moi à s'en sortir et à comprendre que non, ce qu'ils traversent n'est pas normal.
Je suis maintenant étudiante à la Disney Academy où je suis des cours de dessin, de colorisation et d'écriture.  En plus de mes études, je travaille également dans le parc en tant que photographe et il m'arrive, de temps à autre, de faire du baby-sitting pour l'un de mes professeurs, mais ça, c'est une autre histoire.

 Discrète. Voilà comment je me qualifierais. Je suis une jeune fille réservée, un peu dans sa bulle et qui semble toujours être ailleurs. Mais peut-être que c'est le cas. Je suis une grande rêveuse et inconsciemment, je me déconnecte souvent de la réalité pour laisser mon esprit vagabonder ailleurs. C'est sûrement grâce à mes lointains voyages, dans un monde dont je suis seule à connaître l'existence que je puise mon inspiration pour mes dessins ou pour mes écrits. J'ai une imagination débordante et un rien me suffit pour que les idées fleurissent. Amoureuse de la nature et très observatrice, j'adore immortalisé l'instant présent, capturer un souvenir à tout jamais et le laisser vivre pour toujours à travers mes photographies. Je suis aussi quelqu'un de très maladroite, mais pas uniquement dans mes gestes, dans mes paroles aussi. Je cherche souvent mes mots, je bégaie facilement et quand je suis stressée j'ai tendance à dire tout ce que je pense, sans aucun filtre. Être franche et honnête peut, parfois, être une qualité admirable, mais dans mon cas, ça m'empoisonne vraiment la vie.
Les épreuves que j'ai traversé il y a quelques années m'ont permis de relativiser et de croquer la vie à pleine dent. Je me réjouis de tout ce qui m'entoure et une simple fleur sur mon chemin peut me permettre d'égayer ma journée. Les jours de pluie sont les plus joyeux et le ciel orageux reste, de mon point de vue, le plus beau.
Je suis une personne très douce et surtout très gentille, sûrement trop. J'ai tendance à me laisser marcher sur les pieds et à acquiescer en silence. Je donne très rarement mon avis, même si celui de la personne en face ne me plaît pas. Je ne m'impose pas, jamais. Je suis clairement une suiveuse et ce statut me correspond plutôt bien. Je déteste être mise en avant et je préfère jouer les caméléons en me camouflant partout où je vais.

 Yo'p ! Je m'appelle Adeline, mais j'utilise surtout le pseudo de Philla sur les forums. Dans un mois et 8 jours je serais majeure dans tous les pays du monde. La classe, non ? Je vis au pays du fromage, autrement dit en Savoie. Et contrairement à ce qu'on pourrait croire, je ne sais pas skier et je déteste ça. En revanche, je ne dis jamais non pour une bonne raclette !
Je suis une fana de Disney et des films d'animations en général. D'ailleurs,
même si je voue un culte à cette petite souris, je suis également une grande fan de Miyazaki. De toute façon, je suis dingue de la culture asiatique et je me suis fait la promesse d'aller au Japon un jour.
Je fais du RPG depuis... pfoua. Je ne sais même plus. Trop longtemps et je ne compte même plus le nombre de forum où je suis. Bon, en vérité, il n'y en a pas tant que ça, mais la schizophrénie a eu raison de moi. Et quand je n'écris pas, je lis et je chronique. Oui, je suis, ce qu'on dirait sur la toile,
une blogueuse littéraire.
Bref. Je crois que vous en savez assez sur moi alors je ne vous retiens pas plus longtemps.