Sure, you hear all these stories about how everyone plans these perfect families. But the truth is that most babies are products of drunken evenings and lack of birth control. They're accidents.

La première fois que tu as entendu cette phrase tu étais au milieu de nul part dans un appartement étudiant miteux, une cigarette glissée nonchalamment entre les lèvres et une fille quelconque à tes côtés, une des nombreuses qui avaient défilé dans ta vie sans que tu ne réussisses à te rappeler exactement leurs visages ou leurs prénoms, celle-là en tout cas avait de toute évidence un goût particulièrement prononcé pour les films dramatiques, tout ce que tu détestais et que tu détestes encore aujourd'hui d'ailleurs, et toi tu étais le genre de personne qui s'amusait à faire des commentaires sarcastiques tout le long du film, à ironiser les propos prévisibles des acteurs, à te moquer du scénario classique et répétitif, jusqu'à cette phrase qui t'avait frappée avec plus ou moins la même violence que toutes les gifles que tu avais pu te prendre dans ta vie. Cette phrase, c'était la réalité pour une fois, dans tout ce qu'elle avait de plus moche, de plus dégueulasse, dans tout ce qu'elle avait de plus pitoyable, cette phrase c'était ta vie très exactement, mot pour mot, un enfant né d'une soirée un peu trop alcoolisée et d'un manque de contraception, un accident, ou une erreur, même pas un heureux hasard ou une quelconque autre tournure de phrase pour essayer d'embellir la situation, à toi personne n'avait fait l'affront du mensonge, les choses avaient toujours été plutôt claires et ce avant même que tu ne sois capable de réfléchir par toi-même ou de formuler une phrase complète, tu n'étais pas prévu et personne ne t'avait jamais voulu, partant de là tu te demandais comment on aurait pu espérer que tu sois une personne ne serait-ce qu'un peu équilibrée, et même si tu avais réussi par un miracle inespéré à accepter parfaitement le fait de n'avoir pour raison d'exister que les ébats alcoolisés de deux personnes trop jeunes pour t'assumer, la vie que tu avais menée ensuite avait largement suffit à t'enfoncer.

De ton enfance tu ne gardes que très peu de bons souvenirs, probablement parce que de nature tu es le genre de personne un peu trop pessimiste, qui se souvient plus des mauvais moments que des bons mais objectivement tu doutes que ta personnalité soit la seule à blâmer. Entre un père absent physiquement, et une mère absente mentalement tu n'as pas eu d'autre choix que de grandir plus vite que les autres enfants, à l'âge où normalement tu aurais dû rêver, dire des choses insensées sans même en avoir conscience, à l'âge où tu aurais dû vouloir devenir astronaute, où ta plus grande préoccupation aurait dû être les jeux à la récréation, tu avais déjà un regard d'adulte blasé sur le monde, tu savais que tu ne pourrais jamais devenir astronaute parce que les études supérieures étaient bien trop chères quand on pouvait à peine réussir à payer l'électricité, quand on était obligé de prendre des douches froides et de manger les mêmes boîtes de conserve premier prix chaque jour de sa vie, tu savais que les rêves ne se réalisaient pas, que le père noël n'existait pas, tu ne croyais ni à la magie ni aux miracles, tout ce que tu connaissais étaient les préoccupations de ta mère qu'elle te partageait tout en faisant croire à ton père qu'elle faisait en sorte que tu aies une vie normale et lui ne pouvait pas faire autrement que de la croire, peut-être même qu'il ne voulait pas faire autrement que de la croire qui sait, c'est ce que tu as fini par te dire en tout cas, par te persuader qu'il était complètement désintéressé de toi. Après des années à l'admirer, à l'aduler, des années de cadeaux de fête des pères, de poèmes, à répéter partout que ton papa était comme un super héros, comme un X-Men, qu'il défendait le monde contre les méchants, tu as fini par perdre espoir lentement, à mesure que ton regard sur le monde se faisait plus dur, il le devenait sur lui aussi, peut-être qu'en réfléchissant tu aurais pu réussir à le comprendre, mais tout ce que tu voyais toi était qu'il n'était pas là, qu'il te forçait à rester avec elle, tout ce que tu voyais toi et peut-être un peu égoïstement était le manque qui grandissait, toutes ces fois où tu aurais voulu qu'il soit là, ces nuits d'insomnie où tu essayais de te rassurer en te promettant qu'il allait revenir, qu'il allait te sauver, et tout ces matins où ça n'arrivait jamais.

Evidemment ton comportement à l'école a fini par se remarquer, tes remarques sarcastiques, tes tendances à être blessant inconsciemment envers les autres enfants, à rester seul dans ton coin en les regardant de haut comme s'ils n'avaient rien compris à la vie encore, trop distant, ne sont pas passés inaperçus et les professeurs ont commencé à se poser des questions, à envoyer des convocations. C'est le jour où tu as vu la peur dans les yeux de ta mère et la pitié dans ceux des autres que tu as décidé de changer de stratégie, c'est ce jour là aussi que ta vocation est née, tu as décidé de faire semblant, peu importait tout le mal que tu pouvais penser des autres, toute la condescendance qu'ils pouvaient t'inspirer, tu as appris à être sociable, à être souriant, à te fondre dans la masse, jusqu'à en oublier que tu jouais un rôle, jusqu'à ce que le Jesse toujours en retrait, incapable de sourire et de regarder autrement qu'avec un sérieux implacable s'efface et disparaisse pour laisser place à celui que tu es depuis, le genre de mec que tu aurais détesté avant, sociable, séducteur, le premier pour se retrouver dans les histoires les plus sordides possibles, le premier à enchaîner les soirées comme s'il n'y aurait jamais de lendemain et pour être honnête tu espérais très souvent qu'il n'y en aurait pas un, au final tu auras juste appris à te détruire autrement, d'une manière plus convenable socialement. Quand on te demande comment tu sais que tu es bon acteur, tu as souvent envie de répondre que ça fait une bonne dizaine d'années que tu joues un rôle, que tu mens à tout le monde et que tout le monde croit à tes mensonges sans sourciller, même après ce qu'il s'est passé avec ta mère tout le monde croit encore à tes «je vais bien » , même toi parfois, un talent inné. Cet événement en revanche tu refuses d'en parler à qui que ce soit, tu as même à peine répondu aux questions ce jour-là. Est-ce que tu savais qu'elle avait un problème avec l'alcool ? Tu dis que non, mais en vérité tu aurais dû t'en douter depuis longtemps, tu le savais mais tu as préféré ignorer, c'est souvent ce qu'on fait lorsque les choses sont trop difficiles à affronter, jusqu'au jour où on n'a pas le choix, jusqu'au jour où le destin ou une connerie de ce genre là nous met face à face avec la réalité. Est-ce que tu lui en veux ? Tu dis que non, tu dis que tu t'en fous mais probablement que si en fait, tu n'as aucune envie de la revoir, tu ne sais même pas si tu peux à vrai dire et tu préférerais te faire torturer plutôt que de demander, tu ne veux juste plus en entendre parler, tu as assez à faire avec tous les changements que tu dois affronter à cause d'elle, changer de ville, changer d'études, de travail, ça encore tu sais comment faire, tu sais quoi dire, quoi faire pour te faire accepter, trouver ta place et te faire aimer, mais te retrouver si proche de ton père...c'est plus compliqué, tu te retrouves obligé d'affronter tes propres sentiments bien trop contradictoires, tu le détestes toujours pour toutes ces années où il n'était pas là, pour la vie que tu as eu, tu reportes toute la faute sur lui, toute ta colère faute de savoir vers qui la diriger et pourtant tu aimerais bien apprendre à le connaître, rattraper les années perdues, et en étant complètement honnête avec toi même tu aimerais juste que pour une fois quelqu'un soit là pour toi, s'inquiète pour toi, remarque tous tes mensonges, remarque ce qui ne va pas, au fond tu aimerais juste quelqu'un digne d'être appelé « papa »

On aurait pu croire qu'avoir une mère alcoolique l'empêcherait de prendre à son tour la voie des excès et pourtant Jesse est constamment en soirées, passé 23h un jeudi soir ou un samedi soir, le retrouver sobre est impossible - Il est insomniaque depuis tout petit, même si personne ne semble l'avoir remarqué autour de lui, dormir a toujours été son enfer personnel - Jesse est la personne la moins ponctuelle de l'univers, toujours en retard partout même en cours, peu importe l'heure à laquelle il se lève ou part de chez lui il arrivera toujours avec un quart d'heure de retard minimum - Il déteste les films dramatiques et les comédies romantiques, mais a une véritable passion pour les films de super héros, de même il collectionne les comics depuis tout petit -  C'est un séducteur qui a enchaîné les conquêtes au point de ne même plus être capable de toutes les nommer, pourtant il aimerait bien essayer d'avoir une relation sérieuse au moins une fois - Une de ses passions est le dessin même s'il n'en a jamais parlé à personne et a toujours fait attention à bien cacher ses cahiers pour ne pas qu'ils tombent entre de mauvaises mains - Il déteste le contact physique avec les inconnus, prendre les transports en commun et se faire effleurer constamment est une torture pour lui, il doit lutter constamment contre l'envie de leur envoyer son poing dans la figure - Il a un talent impressionnant pour s'attirer des ennuis et se retrouver dans les situations les plus absurdes et sordides possibles – Il fume depuis qu'il a 13 ans, si au début il voulait seulement attirer l'attention aujourd'hui il est complètement accro et capable de parcourir plusieurs kilomètres juste pour avoir son paquet – Il a tendance à partir en road trip l'été ou les weekend sans prévenir personne, ça ne lui traverse absolument pas l'esprit qu'on pourrait se demander où il est passé

Hellooow   Je m'appelle Alex, j'ai 23 ans, je suis étudiante en première année de master d'études sur le genre (le truc inconnu je sais   ) et je vis en région parisienne. Ça doit faire un peu plus de deux ans et demi que je rp, avant j'étais plus du côté du JDR sur table/grandeur nature et en tant que grande fan de Disneyland (pass annuel tout ça ->) j'étais obligée de craquer sur le forum, surtout que vous êtes tous adorables. Plein de love sur vous